top of page
Poya_personnalisée_avec_chiens_et_chèv

Willy Lang

Willy Läng : Le street-artist du Pays d’En Haut

 

Willy Lang est un artiste né à Genève en 1943. Un brin espiègle, profondément humble, grand voyageur, et amoureux de la nature. Cette passion pour la nature s’est révélée en Polynésie pendant 7 ans de sa vie pendant lesquelles il a commencé une activité d’artiste peintre. D’origine genevoise, autodidacte, il a appris la peinture à l’adolescence auprès d’un voisin qui l’avait pris en amitié et su détecter son talent précoce. Il revient en Suisse en 1978 et découvre alors le pays d’En haut, et il pose ses valises et ses pinceaux à Château d’Oex. Il arpente depuis lors chaque sentier pour débusquer les paysages et les détails d’une nature préservée. En haut, Willy est un fin connaisseur des espèces de fleurs, et du monde animal et végétal indigènes.

 

La nature comme terrain de jeu

 

Cette connaissance de la nature va alimenter sa création et ses réalisations artistiques. Ainsi, Willy va représenter principalement des animaux, des plantes et des fleurs présents dans le Pays d’En haut ainsi que des chalets traditionnels. Depuis plus de vingt ans Willy dessine et peint des poyas rendant ainsi hommage à la montée aux alpages et à la désalpe. Il a développé cette expertise par hasard, grâce à des commandes locales, faisant appel à son talent pour renouer avec la tradition des poyas peintes sur les chalets. Il contribue à cette tradition un peu naïve en apportant à ses créations une profondeur de champ et une perspective, qui rendent ses poyas plus réalistes que celles du passé. Ces deux moments dans l’année, la poya et la désalpe, sont des évènements majeurs remplis de joie et de couleurs aussi bien pour les fermiers que pour toute la communauté locale, et qui vient rythmer l’année en rappelant opportunément l’importance primordiale des fermes familiales pour le tissu économique et social local. Ces événements sont similaires à des processions méditatives et contemplatives avec les fermiers, leurs enfants, leurs amis, chaque bête du troupeau est décorée avec des fleurs, des sonnailles ou des toupins qui lui sont propres.

 

Les réalisations de Willy sont ainsi fortement empreintes de la nature et des traditions locales. Willy puise dans la vie et réussit avec brio à transmettre les vibrations et les sensations des scènes qu’il peint.

 

Des toiles au street-art

 

Willy réalise ses poyas sur différents supports des toiles, des planches en bois ou directement sur les murs du Pays d’En haut. Souvent, la forme du support est pour lui source d’inspiration pour représenter telle ou telle scène, le support oriente lui-même en quelque sorte la scénarisation de la peinture.

 

Nous recensons par exemple à Château d’Oex, plusieurs réalisations de l’art de Willy oscillant entre art naïf et art traditionnel directement peintes sur les murs.  Ce constat caractérise une sensibilité locale pour l’art, comme si la beauté environnante ne suffisait pas, et qu’il y avait une réelle volonté de prolonger l’esthétique jusqu’au plus proche de soi. De surcroit, dessiner sur les murs est symptomatique et un message subliminal fort d’un profond sentiment de Liberté. Ce sentiment fait écho et honneur au drapeau vaudois « Liberté, Patrie ». Cette Liberté est possible grâce au particularisme Suisse, Vaudois et de Château d’Oex qui allient tous les pigments nécessaires pour faire vivre l’art local mais aussi mieux accueillir l’art international et les artistes internationaux. Le premier pigment de cette réussite est le profond respect des valeurs locales qui est palpable. Cette valeur de liberté est illustrée par les poyas peintes, car on se souvient qu’autrefois les poyas étaient peintes sur les chalets pour affirmer que la ferme et le troupeau étaient libres de dettes, et donc illustraient la fierté de la réussite matérielle du fermier. Par ses réalisations, Willy est un street-artist ce qui est très singulier pour ce type d’art naïf et traditionnel. En effet, la plupart des street-artists travaillent à la bombe de peinture, à l’aérosol, au pochoir ou au burin, et sont plutôt dans un courant très contemporain avec le désir d’être subversif, de provoquer et de revendiquer. Ici, Willy, revendique quant à lui résolument l’enracinement et le respect de la tradition, comme par exemple à travers ici un bouquetin, et là une poya.

 

A lui seul, Willy est l’exemple vivant de la possible synthèse harmonieuse entre le street-art, l’art traditionaliste et naïf, du local et de l’international à l’image de la Suisse qui réussit à allier si bien les contrastes et à faire émerger le meilleur.

bottom of page